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 Parler en basque = adhérer à la cause d’ETA

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Mari belagilea
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MessageSujet: Parler en basque = adhérer à la cause d’ETA   Parler en basque = adhérer à la cause d’ETA Icon_minitimeVen 13 Mai - 5:02

Hartzea Lopez Arana / Halsu
Parler en basque = adhérer à la cause d’ETA

Mercredi 11 mai 2005. Proposé par la défense et convoqué par les services du greffe, je me rends au Tribunal de Grande Instance de Paris, afin d’assurer l’interprétariat du français au basque : 14 prisonnier-e-s doivent être jugés durant cinq semaines. Le procès est prévu pour 9h. Il débutera à 10h30. Deux interprètes en espagnol sont aussi présents dans la salle. Ils sont régulièrement appelés pour ce genre d’audiences, le tribunal aurait toutes les peines du monde à trouver des traducteurs basques. C’est curieux, il me semble qu’il existe une Euskal Etxea à Paris.
Durant l’attente, quelques conversations s’engagent. La greffière me fait
savoir que le tribunal n’a pas encore décidé quant à l’acceptation de mes
services. La procureure pose quelques questions à l’un des deux autres
interprètes. Vers 10h15, la greffière avertit ces deux derniers qu’ils prêteront serment en tout début de procès, "Mme la juge ne veut pas perdre de temps".

Les juges entrent, les deux interprètes prêtent serment, tout peut
commencer. J’ai l’impression de ne pas exister. L’avocate de la défense
rappelle que je suis là. La juge me pose quelques questions sur mon état civil et demande l’avis du parquet. Argumentaire : accepter une traduction en basque équivaudrait à adhérer à la cause d’ETA, c’est l’une de ses
revendications. L’interprète risque aussi d’être soudoyé ou menacé par les prévenus. D’autre part, si le tribunal accepte, que fera-t-on demain si ce sont des citoyens basques français qui le demandent ? N’ayant pas fait d’enquête de moralité sur moi, elle ne peut avancer de raisons de neutralité, mais de toute façon, je ne peux assurer l’interprétariat, puisque je ne serai là que les mercredis et jeudis, et pas le vendredi. Pour finir, les prévenus sont de nationalité espagnole, donc pas besoin de basque pour se faire comprendre.

L’avocate de la défense réfute ces arguments. Elle souligne le climat de
suspicion que fait planer le parquet à chaque fois qu’il s’agit d’utiliser la
langue basque, constate que l’euskara est officiel dans le territoire d’où
sont originaires les prévenus. Autre question de fond, celui de la nationalité et de la citoyenneté : les prévenus sont basques. Quant aux éventuelles menaces, "on peut dire tout et n’importe quoi à défaut d’éléments". Pour finir, elle rappelle qu’une deuxième interprète basque assurera les services du vendredi.

Le tribunal se retire pour délibérer. Un quart d’heure. Nouvelle entrée dans la salle, les deux autres interprètes sont priés de s’approcher des détenus pour faire les traductions en espagnol, l’on me remercie d’être venu. Comme je ne serai pas là le vendredi et afin de ne pas compliquer les débats, je peux m’en aller. La procureure esquisse un petit sourire de satisfaction, l’audience débute.

Les prévenus, d’abord silencieux, commencent à protester, ils veulent du
respect pour leur langue. La juge indique que ce n’est pas leur tour de parole. La prochaine fois, elle fera vider le box ("on peut continuer l’audience sans votre présence"). Demande à l’avocate de la défense de traduire ses propos, puisqu’ils ne veulent pas entendre l’espagnol. "M. Lopez est la pour ça", répond Yolanda Molina. Les gendarmes font le reste pendant que le tribunal se retire. Les juges reviennent.

Procès de Basques, sans Basques. Sans langue basque. Au moins, les débats ne seront pas longs. En sortant du palais, je me remémore la manière dont les familles venues ce matin depuis le Pays Basque ont été accueillies par les gendarmes : au moindre mot, au moindre signe, c’est la menace d’expulsion. Je me souviens que les parents de Lof, il y a trois semaines, ont été interdits de visite à l’entrée de la prison de La Santé. Que tel prisonnier a été passé à tabac. Si l’histoire avait été inversée, si La France était sous tutelle du Pays Basque, jamais je n’aurais souhaité un tel traitement pour ceux qui parlent une langue étrangère.
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